La DREAL Occitanie vient d’élaborer un plan RIET (Réduction de l’Impact de l’Éolien Terrestre). Il vise l’ensemble des parcs éoliens en exploitation sur les départements de l’Aveyron, de l’Hérault et du Tarn et se traduit par la publication d’APC (Arrêté Préfectoral Complémentaire). Un travail cartographique préalable a consisté à « classer » chacun des parcs dans une catégorie d’enjeux : vert pour enjeu avifaune important, orange pour enjeu chiroptères important et violet pour les parcs qui sont concernés par un double enjeu avifaune et chiroptère. Les enjeux ont été définis sur la base des connaissances écologiques compilées au niveau régional (cartographie des milieux naturels d’intérêt). Nous ne savons pas si cette classification a été complétée au cas par cas par les rapports des suivis d’impacts des parcs (liste et statut des espèces patrimoniales sur chaque parc éolien). Des espèces cibles en Occitanie sont à considérer en termes de conservation. Il s’agit par exemple des grands rapaces (Aigle de Bonelli, Aigle royal) et des vautours (Gypaète barbu, Percnoptère d’Egypte, Vautour moine et Vautour fauve), qui, du fait de leur écologie, exigent un écosystème viable à grande superficie (espèces parapluie) permettant aussi à de nombreuses autres espèces de bénéficier des mesures spécifiques.

Une consultation avec les professionnels de la filière éolienne est en cours afin de mettre en place une « boite à outils » permettant d’inventorier des prescriptions (nouvelles ou pas) à mettre en place en fonction des caractéristiques du parc éolien et de son contexte local. Ces mesures traitent par exemple, de la période de travaux en phase de montage (nouveaux projets et renouvellement d’anciens parcs) ; des paramètres d’asservissement des éoliennes en faveur de la protection de la faune volante (oiseaux et chauves-souris) ; d’un encadrement écologique du défrichement (arbres à gîtes pour les chiroptères), ….

Des questions importantes sont encore en débat comme par exemple la prise en compte d’une garde au sol minimale (c’est-à-dire la hauteur maximale entre le sol et l’extrémité de la pale de l’éolienne) de 30 m afin de limiter les impacts sur certaines espèces de chauves-souris et de passereaux, le calcul des seuils de mortalité pour les espèces protégées dans le cadre d’un dossier de demande de dérogation d’espèces protégées, les suivis expérimentaux par drones, les radars et autres nouvelles technologies, le suivi mortalité canin,….

Ces APC sont en cours de parution pour les trois départements concernés, puis l’ensemble des parcs éoliens de l’Occitanie pourrait faire l’objet de la même analyse.

Le bureau d’études Abies s’organise pour pouvoir répondre à ce nouveau défi qui vise à concilier encore mieux biodiversité et énergies renouvelables.